Comme l’église, le château de Lésigny a été construit à l’époque de la Renaissance sur l’emplacement d’une ancienne forteresse médiévale entourée de douves et dont on ne sait presque rien.
Sous le règne de François 1er, la terre et le fief de Lésigny appartiennent à Louis de Poncher, secrétaire du roi depuis 1482, puis général des finances et trésorier de France.
Des propriétaires illustres
De succession en succession il appartient à la famille Pierrevive et reçoit la visite de la reine Catherine de Médicis en 1573.
A la suite d'un procès entre les héritiers, le château est mis en vente par adjudication et acheté en 1613 pour 95 000 livres par Leonora Dori, dite la Galigaï, épouse de Concini, futur maréchal d’Ancre et proche de Marie de Médicis. Elle entreprend de grands travaux d'embellissements, aménage une orangerie, des jardins et fait construire la chapelle consacrée en 1615. Marie de Médicis vient en visite à Lésigny en septembre 1613.
Puis la roue de l’histoire tourne, les Concini tombent en disgrâce en 1617. Concini est assassiné dans la cour du Louvre le 24 avril 1617 et Leonora, jugée pour sorcellerie, est exécutée en place de grève le 8 juillet. Leurs biens sont confisqués et donnés à Honoré Charles d’Albert de Luynes, favori de Louis XIII.
Le duc de Luynes continue les embellissements du château, notamment pour les jardins et les pièces d’eau. Il décore une chambre en l’honneur du roi : on note plusieurs visites de Louis XIII.
En 1649, le château subit de grands dégâts pendant les troubles de la Fronde opposant les partisans du roi à ceux du parlement. Le château est ensuite mis en vente plusieurs fois.
En 1793, la duchesse d’Orléans (épouse de Philippe Egalité et mère du futur roi Louis-Philippe) succéda duc de Bourbon-Penthièvre.
En 1798, c’est la confiscation et la vente comme bien national.
Acheté et revendu plusieurs fois le château est acquis en 1822 par Charles Archdéacon qui sera maire de Lésigny en 1832. Il restera dans la famille et s’y transmettra de mère en fille durant près d’un siècle et demi.
Les temps modernes
En 1958, Jacques Lacroix, cofondateur du studio Harcourt, achète le domaine et mène pendant quinze ans de nombreux travaux de restauration : bâtiments, plafonds, charpente et couverture, jardins à la française. Lors de la revente en 1973, le mobilier est vendu aux enchères et dispersé. Après dix années d’abandon, et l’amputation de 15 hectares pour le tracé de la Francilienne, le parc et le château sont rachetés par M. Magnus. Il n’est plus habité mais sert de lieu de réception et de tournages (cinéma et télévision). Il est régulièrement ouvert à la visite lors des journées du patrimoine.